martedì 11 giugno 2013

Nue



NUE

 

Une femme seule, nue sur un radeau  au milieu de la mer

 

 

Donnez moi deux poumons

S’il vous plait

Donnez moi deux poumons

Et un cœur

Car le mien je ne le sens plus

L’air entre et ressort de ma carcasse

Comme une habitude sans aucun sens

Vous, qui vous nourrissez du ciel, vous faites bien

Quant à moi je ne sais plus ce qu’est le regard

Encore moins le ciel

J’ai suspendu aux souvenirs l’ivre illusion

Cette sensation d’appartenance

La soupe est sur le feu

Le linge suspendu

Les chaussures laissées à coté de la porte

La saveur de l’aliénation

M’envahit

Et la liberté se moque de moi

Cette vieille pute

Elle se moque de moi et rigole avec ces dents de fil de fer

Dégaine sans pudeur son être

E je suis là, écoutant l’assourdissant néant qui m’entoure

Etes vous  des moutons à abattre, vous ?

Dites moi je vous en prie

Etes vous des moutons à abattre?

Des bœufs à égorger ?

Cela serait bien beau oui

Vraiment bien et amusant, n’est ce pas ?

Verser du sang pour un motif valable

La patrie

Gueule le cochon, mon voisin

La patrie est un mouchoir plein de larmes mon cher

Mais vous l’entendez ?

La patrie

Verser du sang pour un motif valable

Et toutes les bouches affamées prient en chœur

Ecoutez écoutez

Elles prient en chœur la volonté divine de leur donner du pain à digérer

Pain et eau pour gonfler des estomacs ignorants

Dans la multitude il y a le vide qui débarrasse la table chargée de

Viande humaine

Une énorme table chargée préparée en notre honneur

Les luttes pour l’égalité

Le partage de l’espoir

Les étreintes tracéepar le désir de l’utopie

Vous rappelez- vous ?

Les luttes pour l’égalité

Le partage de l’espoir

Les étreintes tracées par le désir de l’utopie

 

Où sont-ils ?

Où puis-je les trouver ?

Dites le moi, vous qui savez tout

Dites moi où je peu les cueillir

Comme des fleurs sauvages

Mais le voyez vous ce radeau qui me conduit vers l’énigme ?

Parce qu’ici il n’y a que des réponses muettes

Dans cette mer d’où dérape le ciel

Donnez moi deux poumons

S’il vous plait

Deux poumons

Et un cœur

Car le mien je ne le sens plus

Voici l’utérus que je cherchais

L’utérus duquel je proviens

Il est vivant et accueillant

Regardez vous même

Maintenant je mets une main à l’intérieur pour sentir mon absence

Elle sent le printemps

Je vous l’assure

Elle a la texture du printemps

Ce sac vidé de vie

Parfume de miel et d’hirondelles

Je  ramasse la première scène du désespoir

 

Je  la pose ici

ainsi vous pouvez la voir vous même

Un cri  lacérant préparé pendant neuf mois

Je me souviens maintenant

Je me souviens bien

Dans le cercueil du ventre de ma mère

Je devenais chair collée à l’âme

De cette mort consciente je ne respirais rien d’autre que les battements de la solitude

Dans la prison de ce fœtus j’ai parcourus la nostalgie de l’essence

Quelle essence ?

L’essence d’être sans y être

Moi même usine de vie

Je cherche

La vie

J’ai oublié que j’avais quelque chose à faire

J’en suis certaine

Maintenant je m’en rappelle

Mais j’ai oublié que j’avais quelque chose à faire

Ah oui

Arroser les tulipes

Sans moi elles n’ont pas de sens

Je vous le dis

Sans moi elles n’essayent même pas de fleurir

C’est du pouvoir pur

Le pouvoir de faire dépendre quelque chose

Suis-je  le bourreau de cette destruction qui est entrain de s’accomplir ?

Vous n’êtes pas moins coupables

Vous décorer vos relations de dépendance

Et vous mâchez sans aucun sens le gout amers de l’épanouissement

De toutes façons

Ce fœtus

Conteneur du cri primordial

Maintenant saigne

Saigne d’un coté

Voyez-vous ?

Pendant que la mer dérape du ciel

J’ai des difficultés à rester debout

Il saigne

L’oppression

La haine

La méchanceté

Pourquoi suis-je ici ?

Pourquoi je parle à ce corps que ne sais pas quoi faire ?

Pourquoi je marche sans déambuler ?

Voici la vie qui me passe à coté

Voici, elle surprend le temps

Cours ma chère vie

Cours n’échappe à rien que tu ne peux

Prends l’enthousiasme et vas-y

Et après ?

Moi

Toi

Un

Deux

Mais nous ne sommes que deux « moi » qui sont destinés à vider leur propre bagage tous seuls  

Vous le savez, oui ?

Moi

Toi

Un

Deux

Puis la multitude

La masse

Entendez la masse qui crie

Qui bouge comme un pachyderme sur la terre

Elle bat avec violence la langue sourde sur les murs de la rancœur

L ‘individu jouxte dans le désespoir de la solitude

En lui donnant l’exaltation de la vivre ensemble

Moi

Toi

Un

Deux

Puis plus rien

Donnez moi deux poumons

S’il vous plait

Donnez moi deux poumons

Et un cœur

Car le mien je ne le sens plus

Cette mer vide remplie d’eau

Miroir d’une mer encore plus immense

Me fait trembler

 

Ici musique et danse contemporaine

Elle s’étend sur le radeau avec le ventre vers le sol

 

Me fait trembler

Alors je ralentis

Je ralentis ce tourbillon de pensées accrochées au destin

Parce qu’on est fils du destin, n’est ce pas ?

Ou bien nous sommes marionnettes de notre propre drame

Ceux qui tirent les fils de l’histoire

De notre histoire

De mon histoire

Tu m’entends ?

 

Regardant son reflet dans l’eau

 

Tu m’entends ???

Tu entends cette voix métallique qui  soutient ma navigation ?

 

Elle rigole grossièrement

 

Bien sur que tu m’entends 

Je te vois étouffer la solitude dans les vagues

Mais reste calme mon amour

Reste calme car maintenant je suis là et je pense à nous

Toi et moi, nous sommes de la même matrice

Pourtant pourquoi je ne te reconnais pas ?

Pourquoi l’image de cette femme qui me ressemble

Disparaît dans cette eau salée ?

Pourtant c’est toi celle qui représente mon corps

C’est toi l’image réverbérée d’une pensée reflétée

Qui donne l’appui à cette structure qui me soutient

Avec difficulté

Mais qui me soutient

 

En criant, regardant son image dans l’eau

 

M’entends tu??

Je parle avec toi

M’entends tu ??

Entends tu quand je crie la sueur des larmes

Quand sans relâche je raconte de mon silence

Entends tu quand je mâche ma tristesse

Quand, au contraire, j’accroche des sourires aux nuages

Entends tu quand je jure ma vie

Quand au contraire je bénît ma vie

Je parle avec toi

Même si tu fais semblant de ne pas écouter

Si tu m’observes avec cette indifférence typique de la réalité

 

Tournant maintenant la tête et n’observant plus l’eau

 

Vois tu chérie

Maintenant tu n’es plus rien

Maintenant non seulement tu ne m’entends plus

Mais tu n’existes plus

Il n’y a que moi et ce bout de bois qui me soutient

Tu montais sur tes grands chevaux

Mais je peux me passer de toi

Je me touche le visage et j’ imagine ma personne

Voici les cheveux

Ils sont noirs au touché  

Le front est serein sans rides qui le déforment

Et les yeux ?

Les voilà, je les tâte

Ici, à l’intérieur entre ce que je vois pendant que j’imagine ce que je suis

Les cils sont aiguisés come des épis de blé

Voici les paupières

Bleues

Comme cette eau qui m’entoure

Bleues

Les doigts descendent et arrivent au nez

Qui coupe ce visage un peu ovale

Je crois

Pas trop

Je sens les joues qui annoncent l’humeur à voler sur les lèvres

Voici ces ailes d’où les mots montent en flèche

Les voici qui recueillent vents et pluie

Qui baisent ces doigts en léchant leur saveur

 

Elle lèche ses doigts  un  par un

 

Ils sont bons ces doigts

Cette saveur aigre de vécu

Les voici, humides, ils passent sur le menton qui annonce l’abime du cou

Puis entament une descente féroce pour arriver à coté du cœur

Le voici

Il est vivant

Mais je ne le sens pas

Ecoutez attentivement

Le cœur bats sans bruit

Qui me soutient

Un battement insistant qui dicte le temps

Ce temps solitaire

Ce temps nu

 

En s’asseyant sur le radeau les épaules au public

Ici musique et elle danse assise avec le corps

 

Il y a un brouillard qui filtre dans les veines

Il tisse la toila de ma vie

Ramasse les fils du passé

Un par un

Sans relâche

Il y a un brouillard qui filtre dans les veines

Ouvre grand cette envie de m’embrasser

Seule

Je ramasse les semances des défaites

Fruits colorés bleus et ivoire

Fruits chauds et passionnés

Chaque ride contient une étape audacieuse

Un chemin tracé par un pli de cette peau

Nue

J’ai la voix silencieuse

La voix de la solitude

Cette même voix qui chante des madrigaux dans le cœur de la nuit

Pendant que les flèches de l’érotisme s’enfoncent dans les rêves

Pendant que les couteaux de l’amour se plantent entre ces jambes

Chaque ride contient une étape audacieuse

Un chemin tracé par le pli de cette peau

Nue

 

Toujours assise vers le public

Elle regarde le public en silence musique de fond

 

Parce que nue je suis

Les vêtements servent à couvrir nos faiblesses

Mais regarde quelle belle chemise

Ne vois-tu pas ?

Mais comme elle est belle cette jupe

Mon dieu comme elle est belle

Mais la peu ne trahit pas l’illusion d’un masque pour le corps

Cette peau que vous voyez

Ces cheveux

Ces poils

C’est moi

C’est vous

Cette peau comme un tambour attend le juste élan

Pour migrer vers la décadence

Mais c’est celle ci

N’est ce pas ?

C’est celle ci

Plein de cellules embrassées qui unies ensemble comme une foule

Maintiennent debout ma structure

La foule

Cette foule de cellules

Je vis dans la solitude de la foule

Je vis dans la solitude de la foule

Que puis je faire de plus ?

La volonté de vivre cette  partie de monde

M’est étrangère

Dormir

Manger

Travailler

Dormir

Manger

Travailler

Je voudrais avoir l’arbre que j’avais quand j’étais une enfant

Celui que je montais comme une sorcière

Celui que j’embrassais pour remplir cet espace

L’espace qu’on nous donne quand on nous jette dans les rues de cette terre

Cet espace qu’on se donne du mal à remplir de tout, le néant

Qui  presse l’esprit

Qui dégonfle le cœur

Qui presse l’esprit

Qui dégonfle le cœur

 

Elle se lève debout les jambes ouvertes regardant l’horizon

 

Donnez moi deux poumons

S’il vous plait

Donnez moi deux poumons

Et un cœur

Car le mien je ne le sens plus

Cette mer vide remplie d’eau

Miroir d’une mer encore plus immense

Me fait trembler

 

Maintenant elle se rend compte que cette mer est composée de beaucoup de gens

Elle est muette debout sa voix enregistrée parle pendant que doucement elle recule toujours en regardant le public jusqu’à disparaître dans le noir de la scène

 

Me fait trembler

Une mer de gens d’où dérape le ciel

Reflète l’abandon du fœtus

Mer de gens d’où dérape le ciel

Ecoute chaque goutte

Mer de gens d’où dérape le ciel

Deviens mer à aimer

Deviens mer à aimer

Deviens mer à aimer.


Francesco Olivieri

Traduzione di Camilla Gastaldi

Testo protetto dai diritti SIAE 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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